Le paradoxe de l'été

 

 

J'ai visité le funiculaire des Cairn Gorm le 27 mai 2002.

J'étais au courant du fonctionnement particulier du funiculaire en été. Partout il y a des avertissements, d'abord sur le site web officiel mais aussi à l'entrée de la gare basse du funiculaire.
Les avertissements expliquent le fonctionnement du funiculaire en hiver et en été.

Pendant la saison d'hiver (du 1er décembre au 30 avril) seuls les visiteurs munis d'un forfait valide pour skier et qui viennent dans le but de skier ou faire du surf sont autorisés à sortir de la gare supérieure du funiculaire.

Pendant la saison d'été (du 1er mai au 30 novembre) les visiteurs ne sont pas aussi bienvenus, ils sont les bienvenus pour emprunter le funiculaire mais uniquement pour accéder au bâtiment de Ptarmigan c'est à dire pour le restaurant panoramique, la salle d'exposition, les boutiques et bien sûr la terrasse extérieure (une toute petite terrasse qui ne donne même pas une vue à 360° sur le paysage!) et c'est tout! Ils ne peuvent aller marcher sur la montagne, ils ne sont pas les bienvenus sur les Cairn Gorms. Les randonneurs qui veulent découvrir la montagne de plus près peuvent utiliser les sentiers mais à partir du bas, c'est à dire ceux qui partent du parking de Day Lodge. Ils peuvent cependant randonner partout sur tous les sentiers.

Mais ce qui n'est pas mentionné sur les avertissements de la compagnie du funiculaire c'est que les randonneurs ne peuvent pas utiliser le funiculaire pour redescendre quand ils sont arrivés à Ptarmigan! Ils ne sont même pas autorisés à entrer dans le bâtiment même pour se restaurer ou se réchauffer!

En fait il y a une barrière virtuelle (enfin pas virtuelle mais bien réelle) tout autour du bâtiment supérieur de Ptarmigan. A l'intérieur de cette barrière se trouvent la gare supérieure du funiculaire, le restaurant et les visiteurs du dimanche avec leurs sandales et leurs appareils photos autour du cou! A l'extérieur de la barrière se trouvent la nature sauvage des Cairn Gorms avec les randonneurs équipés de leurs sacs à dos et de leurs chaussures de montagne!
Ces deux mondes ne se mélangent pas.

C'est ça le paradoxe de l'été! Pour préserver la nature sauvage de la montagne ils ont créé deux mondes séparés avec leurs visiteurs. Les randonneurs, avec équipements de montagne et chaussures de marche, qui sont les protecteurs de la nature sauvage et qui n'utilisent jamais le funiculaire et la masse des touristes du week end avec leurs sandales et qui eux détruisent la nature!

Naturellement pour un spécimen tel que votre serviteur qui est à la fois écologiste, randonneur, utilisateur de funiculaire, quelque fois touriste du dimanche (mais jamais en sandales), j'ai eu beaucoup de mal à me fondre dans ce système!

De toute façon, je pense que cette situation n'est qu'un compromis bancal pour satisfaire les organisations écologistes.

Je ne peux croire qu'une telle situation puisse perdurer pour de multiples raisons.

Je ne suis absolument pas persuadé que les touristes du dimanche iraient s'égayer dans la nature sauvage. Certainement la solution serait de créer des sentiers balisés sur la montagne avec obligation de les suivre sans s'en écarter et aussi d'autoriser les randonneurs à pénétrer dans le bâtiment supérieur s'il veulent se réchauffer, se restaurer, utiliser les sanitaires du bâtiment plutôt que la nature sauvage ;-) et finalement pouvoir redescendre en funiculaire s'ils sont crevés!

Les funiculaires, c'est aussi fait pour ça!


Un autre paradoxe


La vitesse maximum normale du funiculaire est de 10 mètres/seconde. Cette vitesse n'est utilisée qu'en hiver pour les skieurs mais en été elle est réduite à 5 mètres/seconde!

La raison? En donner plus pour leur argent aux touristes du dimanche pour qui le trajet dure deux fois plus longtemps! C'est vrai qu'en haut ils n'ont pas grand chose à faire ou à voir!...

Aurait-on des scrupules ?

 

Un cerf près de la gare basse

 

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